La Super Supérette reprend ses expéditions hors les murs… Nous avons testé pour vous une veillée Foodstock, au MAC/VAL à Vitry. Non, Vitry-sur-Seine n’est pas le bout du monde. Oui, c’est bien agréable de se réchauffer les mains près d’un brasero en sirotant un cocktail aux orties. Oui, vous pouvez aller y faire un tour pour les prochaines soirées, vendredi 4 et samedi 12 mai. Oui, vous pourrez goûter un dessert effronté créé par Tatiana Levha que nous avons interviewée…
« De l’art, des orties, de la poésie, le printemps, de la musique, du whisky, de la crème glacée », ça donne plutôt envie comme programme. Alors Foodstock, qu’est-ce donc ? Trois soirées organisées par le Fooding, en plein air, mêlant stands de très bons petits plats et concerts. Lauriane, du Fooding, nous explique tout ça : « Nous voulons sortir du cadre coincé de la gastronomie française. L’ambiance est aussi importante que l’assiette. Ces veillées incarnent cet état d’esprit. On réunit la nouvelle scène culinaire et la nouvelle scène musicale, pour proposer une soirée qui sort des sentiers battus ».
Ce soir-là, nous avons entre autres bu des cocktails au whisky, sautillé de stand en stand, appris des nouveaux mots (oui, « étrille » ne faisait pas encore parti de notre vocabulaire), goûté (enfin !) un burger de Kristin Frederick, et écouté le chanteur Christophe qui a fait sacrément chanter les filles et les garçons, comme en 1965.
Bon, mais le plus important : qu’y avait-il dans nos assiettes ? Pour commencer, un mini-burger du Camion qui fume, food truck qui déchaîne les foules parisiennes depuis quelques mois. Ça tombe bien, on avait momentanément renoncé à attendre 40 minutes sous la pluie pour tester… Un burger vraiment mini mini, mais concentré de bons goûts, avec une viande parfaite. Un vrai steak au goût de steak, quoi.
Ensuite, un velouté d’herbes, tout doux et tout vert, avec une cuillère de fromage crémeux au milieu, très frais… Et un Cochon mariné au barbecue, jus d’étrille et whisky Jameson par James Edward Henry, du restaurant Le Passage. Un truc un peu fou, un goût de porc bien grillé, aux saveurs d’étrille (un crabe, donc…) et de whisky. Cette viande au barbec’ au goût de marée, c’était presque loufoque, inédit, et surtout furieusement bon.
Pour accompagner tout ça (avant, pendant, après les plats), James Edward Henry avait concocté une Jamesonade d’orties, breuvage composé de whisky, jus de citron, sirop d’orties, feuilles de sauge, blanc d’oeuf et poivre. Verdict : complètement surprenant et délicieux. Surtout quand on croyait ne pas aimer le whisky. Après, dans les autres stands à cocktails, des habiles barman préparaient aussi une mixture avec des fraises écrasées, du gingembre, du jus de pomme, du sirop et du whisky. Re-miam. Je vous passe les détails concernant le cocktail au whisky façon mojito…
Et enfin, pour le dessert, Tatiana Levha avait préparé La Parfaite, un dessert spécial période électorale, paré de bleu-blanc-rouge. Elle nous en dit un peu plus sur sa création après ces quelques photos de cette jolie veillée…
Tatiana Levha, 27 ans, passée par les cuisines de l’Astrance et de l’Arpège est « nouvel espoir du Fooding », parce qu’elle a « une super formation, beaucoup de talent, une forte sensibilité, et sûrement un beau chemin à faire ! ». Tatiana était la pâtissière du jour. Sur un transat vitriot, on a parlé barback et pâtisserie.
Ce soir tu as préparé le dessert… Es-tu spécialisée en pâtisserie ?
Non ! Dans les cuisines où je suis passée, je n’étais jamais en pâtisserie. J’ai appris les bases à l’école, meringue, feuilletage, etc, mais je n’ai pas eu de formation pure et dure, par exemple pour réaliser un Opéra…
Pour le dessert de ce soir, quelle était la « commande » ?
Le Fooding voulait quelque chose de simple, avec des produits traçables, pas de gélatine. Un dessert à l’allure française et féminine… J’ai cherché à travailler autour du parfait, du vacherin, de la meringue, des fruits… Au final, ce dessert c’est une compote rhubarbe, avec un espuma de framboise, de la glace à la vanille, une meringue bleu à la mûre et une rose à la framboise. Un dessert de veille d’élection…
Quels ingrédients ou techniques aimes-tu travailler ?
J’aime beaucoup travailler les herbes. Et j’aime bien les chefs qui utilisent des cuissons traditionnelles. J’adore cuire la viande, la volaille par exemple : la couper, la préparer… Visuellement, la découpe et la bonne cuisson de la viande sont très importantes.
Que penses-tu de la tendance du « fait maison » en cuisine ? C’est une concurrence pour les restaurateurs ?
Non, parce que les gens intéressés par tout cela sont curieux, ils vont dans les restaurants. On s’intéresse de plus en plus à un métier qui était considéré comme ingrat… Les gens se rendent compte que nous ne sommes pas venus à la cuisine par dépit ou par défaut.
As-tu des projets pour la suite ?
Peut-être ouvrir quelque chose… J’ai des idées, mais j’ai encore des choses à apprendre !
Est-ce qu’il y a un goûter ou produit industriel que tu aimes manger ?
Je ne suis pas très produits industriels… Je regarde beaucoup les emballages et ça me terrifie. Il y en a un seul que j’achète parce que j’adore ça: les Kinder Maxi !
Et une vraie pâtisserie ?
L’éclair au caramel de Jacques Genin…
Infos pratiques : Si vous êtes tentés par les soirées du 4 (avec en concert The Two, La Femme, Joséphine Ose !) ou du 12 (sur scène Patrice, Soko, et une surprise…), toutes les infos ici. Tous les bénéfices de la soirée sont reversés au centre d’accueil « Les enfants du Congo Béthanie ».